Pourquoi se compare-t-on ? Quand la comparaison peut-elle devenir néfaste ? Faut-il essayer d’arrêter de se comparer ?
C’est ce que nous allons voir dans ce tout nouvel épisode.
Bonne écoute 🤍
Faut-il arrêter de se comparer aux autres ?
Aujourd’hui, j’ai envie d’aborder une question un peu épineuse, mais ô combien fondamentale, celui de la comparaison.
Ce sont tous les post et mail de bilans de fin d’année qu’on voit passer en janvier qui m’ont inspirée.
Ce sont des post qui attirent en général beaucoup l’attention. Ce n’est pas pour rien que les entrepreneurs en font presque tous un. Faire un bilan de son année, c’est normal, et même très constructif d’un point de vue personnel. En faire une publication, c’est encore autre chose. Le but n’est pas le même.
Je lisais donc une des newsletters auxquelles je suis abonnée et je suis tombée sur un de ces fameux bilans, où l’entrepreneure racontait comment elle était passée d’une boîte qui ne marchait pas à in business rentable de 300 000€ en 1 an. Et puis je suis tombée sur une autre, à peu près du même accabit.
Vous remarquerez qu’en général, on ne voit pas les publications de ceux qui ont eu une année pourrie, ou de ceux qui font 2000€ de CA par mois. Soit ils ne publient pas, soit on n’y prête pas attention. Forcément, des gros chiffres, ça marque plus les esprits.
En lisant ça, je n’ai pas pu m’empêcher de me dire merde.
Selon le critère énoncé par cette entrepreneure dans sa newsletter, le chiffre d’affaires, j’en suis nulle part, par rapport à elle. Seulement ce critère, de réussite pour certains, n’est pas forcément le même critère de réussite que celui des autres. Car la réussite ça peut prendre des formes très variées :
- Le chiffre d’affaires
- Le nombre de clients
- Les voyages réalisés
- Le temps passé avec sa famille
- Le temps qu’on a pris pour soi, pour faire du sport.
- Etc
Ce mail fut pour moi le dernier d’une longue série. J’ai banni toutes les publications de bilan, même si ma curiosité me poussait à les lire. Parce que ce n’est pas ce dont j’ai besoin aujourd’hui. Ça peut être une source de motivation pour certains, mais ça peut aussi être un frein.
Je ne doute pas que les gens qui parlent de leur CA en toute transparence aient pour but d’inspirer les gens et de leur montrer que ce qu’ils ont eux-mêmes atteint est faisable. Néanmoins, on ne sait jamais comment un discours est entendu. Surtout si c’est un simple chiffre donné sans contexte.
Pourquoi est-ce qu’on se compare ?
Je voudrais commencer par ça parce que le but de ce podcast n’est absolument pas de créer un sentiment de culpabilité, bien au contraire. On ne peut pas éviter de se comparer, c’est un comportement humain, et donc tout à fait normal.
Pourquoi ? Eh bien parce que nous sommes sans cesse en train d’essayer d’établir ce que l’on vaut. Or, la seule manière d’établir cela, c’est en se comparant aux autres. C’est donc un comportement inconscient qui peut être renforcé en fonction de notre environnement.
Si l’on grandit dans une école qui stimule la compétition et la comparaison, ou dans une famille où les enfants sont souvent comparés les uns entre les autres, on aura souvent recours à la comparaison. Et ce genre de comparaison ne partent pas forcément d’une mauvaise intention.
- Ex : regarde comme ton frère fait ça bien, toi aussi, tu peux le faire
Sachant cela, la question n’est pas tant de savoir comment arrêter de se comparer, mais plutôt, comment se comparer sans que cela devienne nocif. Comment se comparer avec bienveillance pour soi-même. Comment se comparer de manière à ce que ça nous apporte de la motivation, et non le contraire.
Pourquoi et quand est-ce que la comparaison peut devenir nocive ?
Le problème, c’est qu’on n’a pas une vision objective de la vie des autres. C’est impossible.
Tout ce qu’on a, c’est une vision tronquée, filtrée, et généralement enjolivée par les réseaux sociaux. Pourquoi je dis qu’elle est enjolivée, eh bien parce qu’on a naturellement plus tendance à s’étendre sur ce qui fonctionne bien que sur ce qui ne fonctionne pas, sujets sur lesquels on est en général plus réservés. C’est tout à fait normal. Même les entrepreneurs qui sont authentiques ne montrent pas tout d’eux (encore heureux !).
Deuxième problème : on a tendance à surestimer les infos auxquelles on a facilement accès, à celles qui sont le plus populaires. Bien souvent, on ne va pas creuser pour aller chercher des informations en vue de se comparer. On se compare avec ce qu’on l’on a sous la main, avec ce qui vient naturellement à nous. Sauf que ces personnes ne sont pas représentatives de la majorité des gens. Rien que le fait qu’elles fassent des publications et parlent d’elles prouve qu’elles ne représentent pas une majorité.
En dehors des réseaux, dans la vie réelle, on va avoir tendance à se comparer avec les gens qui font le plus de bruit et qui prennent le plus de place. Consciemment ou inconsciemment. Certaines personnes prennent de la place simplement parce qu’elles rayonnent.
Il faut bien se dire qu’à une certaine époque, on avait beaucoup moins d’opportunités de se comparer à des gens qu’on n’avait même jamais croisés. Tout ça, c’est nouveau et c’est arrivé avec les réseaux sociaux.
La comparaison devient nocive quand elle nous pousse à l’immobilisme. Quand elle prend tellement de place qu’on a la sensation que cette vision de la réalité est la seule possible.
Quand elle nous amène à perdre de l’estime de nous.
On distingue 3 types de comparaison :
-
La comparaison avec des personnes qu’on estime meilleures que soi :
Elle peut être aussi motivante que nocive.
-
La comparaison avec des personnes qu’on estime moins bonnes que soi. Elle ne nous pousse pas à grandir, mais elle booste l’estime de soi.
-
La comparaison avec des personnes qu’on estime à un niveau similaire. Elle est relativement saine tant qu’on sait prendre du recul.
Pour éviter que la comparaison devienne nocive, il est essentiel que :
- Vous gardiez en tête tout ce que j’ai dit à propos de l’objectivité et de la vision filtrée de la réalité.
- D’apprendre à vous comparer dans un contexte qui vous est favorable, avec des personnes d’apparences moins bonnes ou égales à vous.
- De mettre en valeur la richesse de vos expériences plutôt que leur nombre. L’idée est de se dire que ce n’est pas le chiffre qui apporte de la valeur.
Certains entrepreneurs aiment annoncer qu’ils ont déjà travaillé avec plus de X clients. Pourquoi pas. Mais pour certains autres, il sera plus intéressant de se dire qu’ils ont travaillé avec un nombre restreint de clients, mais dans un travail profond et transformateur, qui prend du temps. Certains aiment se baser sur leur CA, d’autres préfèreront réfléchir en termes de temps passé à travailler : 20 ou 25h semaine, afin de pouvoir passer du temps à faire ce qu’ils aiment et profiter de leur famille.
Ce que je veux dire par là, c’est que les critères de réussite affichés par l’un ne sont pas nécessairement vos critères de réussite à vous.
Pour commencer, je vous invite vraiment à mettre à plat quelle est votre vision (quelle est la vie que vous avez envie de mener) et quels sont vos objectifs. Car il n’y a que cela qui compte.
Et si l’exemple d’un entrepreneur vous permet de trouver de la force et de la motivation, profitez-en ! Si par contre vous vous sentez découragé en regardant le parcours de certains, apprenez à prendre du recul. Apprenez à vous détacher de ces personnes et supprimez-les de votre feed, de vos abonnements… s’il le faut !
Évacuez de votre vie tout ce qui ne vous donne pas l’impression d’avoir des ailes et d’être capable de tout. Car vous n’en avez pas besoin maintenant. Et peut-être qu’un jour, plus loin sur votre chemin, vous reviendrez suivre ces personnes. Qui sait ?
Et enfin, cultivez la gratitude. Cultivez de la gratitude pour tout ce que vous avez fait, vécu, construit.
Il n’y a pas de petite chose. Prenez le temps de ressentir ces émotions une fois par jour où une fois par semaine. Dans votre douche, en courant, en prenant votre thé où en vous endormant. Peu importe ! Car en ressentant de la gratitude, vous vous ouvrez à tout un tas de possibilités que l’univers vous réserve.
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